J'ai eu droit aussi à un prêt-essai de la Street Scrambler hier et ce matin, le temps de récupérer mon percheron. Moto certainement sympa pour ceux qui aiment le genre, mais qui ne convient pas à mon style de conduite, semble-t-il.
La Scrambler est jolie (en particulier la ligne d'échappement), mais il y a un peu trop de plastique pour une "néo-rétro". Les comodos ressemblent un peu trop à ceux de la Street Triple, par exemple. Et les clignotants sont complètement anachroniques. Le compteur, monté quasiment à l'horizontale (bonjour les reflets), peut afficher tout plein d'informations, mais une par une. Il faut choisir entre l'heure, le kilométrage total, les trips, les informations de consommation, et... le compte-tours. Quand on roule plus ou moins régulièrement sur des motos récentes, on s'attend davantage à voir la vitesse s'afficher sur un écran "digital", et le compte-tours sur un cadran à aiguille, que l'inverse. C'est un peu perturbant.
La position de conduite est plutôt agréable dans l'ensemble, même si un gabarit un chouia plus grand me convient mieux (1m83). L'échappement est un peu gênant pour la jambe droite. La selle est moins confortable qu'elle ne le laisse croire : trop ferme. Les rétros, comme d'habitude chez Triumph, ne servent à rien, et sont impossibles à régler correctement.
Côté aspects pratiques, circulez, y'a rien à voir. Aucune protection pour le pilote, et aucun confort à espérer pour l'éventuel passager. Il semble y avoir des supports pour la béquille centrale (si, si, juste derrière... le vase d'expansion du circuit de refroidissement

), mais elle est (peut-être ?) en option.
Le levier d'embrayage n'oppose quasiment aucune résistance. Le sélecteur non plus. Le passage de rapports est très précis, pourtant. Une fois l'effet de surprise passé, c'est très agréable. Par contre, le moteur manque cruellement de canassons... Pour une promenade tranquille, pourquoi pas, mais quand je veux accélérer un peu le rythme, ou pour m'extraire rapidement d'une situation un peu délicate, j'ai toujours, toujours, l'impression d'être en sous-régime. Et ce d'autant plus que la boîte est longue.
Et enfin, Triumph a réussi l'exploit de sortir au vingt-et-unième siècle une moto qui freine à peine mieux que ma 1200 Vmax...
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Edit, deux mois plus tard :
Je me suis rendu compte cette semaine que les Street Scrambler que mon concessionnaire met à disposition de ses clients sont... bridées (A2). Est-ce que ça fait vraiment autant de différence, dix chevaux de moins ?
J'ai eu l'occasion de faire la quasi-totalité du rodage d'une de ces machines le mois dernier (un mois de prêt, mille deux cents bornes. Merci Trumph France

). Et j'ai donc pu "apprécier" à plusieurs reprises l'utilisation de l'engin sous la drache. En particulier le revêtement "aspect-daim" de la selle, qui se transforme en éponge... Même avec un bon pantalon de pluie, les testiboules restent bien au frais.
Et pour la petite anecdote, avec les vibrations, j'ai perdu une vis du support de phare. Les Triumph, c'est comme sur les Harley, il faut vérifier régulièrement le serrage des vis.
